Mam’zelle Titou est un masque de clown, la facette la plus « chanson » de la personnalité artistique composite d’Isabelle Calvo. Formée au jazz, elle apprécie autant l’improvisation libre que les choses plus écrites. Son affinité avec la danse et le rythme sont l’unique fil rouge du métissage qui l’habite.
C’est une affinité pour le mouvement et la métamorphose qui me fait « passer » de l’Isabelle Calvo de Lilith duo à celle de Mam’zelle Titou, mais aussi du jazz à la chanson, en passant par l’improvisation.
Issue d’une double culture hispano-française et depuis l’enfance j’ai emprunté diverses « voix », comme autant de chemins en suivant le fil de mes affinités, vivant et créant des expériences entre musiques « savantes » et populaires, entre ordre et chaos.
J’ai acquis un certain savoir faire technique par le jazz, car la filiation de celui ci avec la tradition orale et l’Afrique me parlait, mais je souhaitais me l’approprier afin de ne pas trop « plagier » le jazz américain.
Je souhaitais donc offrir à entendre le murmure de la culture européenne à laquelle j’appartiens. Dans cet esprit, accompagnée de mon camarade de jeu et pianiste de jazz Arnaud Bécaus, j’ai cocréé 7 albums dont la trilogie chaotique et hurlante des chansons & improvisations sous le nom de Lilith duo. Ce duo piano/chant souvent qualifié de « chanson- jazz-punk-trash » a totalement libéré ma conception de l’interprétation vocale et de l’écriture.
L’album Polychrome a suivi les trois premiers dans un style plus classique, métamorphosé par la présence de Sébastien Dewaele à la batterie : Lilith duo & drums est alors né.
Puis, à nouveau c’est l’apocalyptique Lilith duo qui a donné naissance à l’album My favorite songs.
C’est dans le cadre de l’enregistrement du 6ème album « Shamanes », à nouveau en trio, et accompagnée à la batterie par Charles-Albert Duytschaever, que j’ai expérimenté plus intensément la connexion entre musique et spiritualité. Au travers de plusieurs expériences d’initiation à la transe chamanique au tambour, j’ai souhaité m’inspirer des processus de transes afin d’incarner au mieux l’hommage à la nature inhérent à ce disque.
Cet album m’a conduite naturellement au dernier disque hommage à l’alchimie. Enregistré sous le nom de Mam’zelle Titou & Jazz de Gambe, l’album « Materia Prima » nous promène entre 2 mondes : la chanson et le jazz, mais cette fois agrémenté d’une nouvelle couleur « baroque » instillée par la créative présence de Noé Bécaus à la viole de gambe.
Mam’zelle Titou prend aujourd’hui une forme instrumentale plus baroque et change de couleur en fonction de son instrumentation.